Patrimoine, monuments de Chenonceaux
Patrimoine
Le château de Chenonceau
Inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco et classé Monument historique en 1840, le château de Chenonceau présente une architecture unique, une riche collection d'œuvres d'art originales des plus grands maîtres européens des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, et un élégant parc, classé en 1962.
Le premier château est médiéval. En 1496, Thomas Bohier, notaire et secrétaire du roi, acquiert ce château fort, qu'il fait raser en 1513, à l'exception de la Tour des Marques, qui subsiste encore. Appelé à de nombreuses expéditions royales en Italie, il confie la supervision des travaux à son épouse, Katherine Briçonnet. Dès lors, l’histoire du château de Chenonceau est marquée par une succession presque ininterrompue de femmes qui l’ont embelli, protégé, restauré… D'où son surnom de « château des Dames ».
En 1535, François Ier rachète le château à Jean Bohier. En 1547, Henri II en fait don à sa favorite, Diane de Poitiers, qui fait construire à partir de 1555 un pont sur le Cher et aménage des jardins parmi les plus spectaculaires et modernes de l’époque.
La mort d'Henri II entraîne la disgrâce de Diane de Poitiers au profit de sa veuve, Catherine de Médicis, qui embellit les jardins et conçoit un immense projet d'agrandissement du château, dont la galerie à double étage emblématique sur le Cher, achevée en 1581.
À la mort de Catherine de Médicis, le château a acquis l'essentiel de sa configuration actuelle.
Sa belle-fille, Louise de Lorraine, épouse du roi Henri III, devient veuve à son tour en 1589 et s’installe dans le deuil au château. Son décès marque la fin de la présence royale à Chenonceau.
Au XVIIIe siècle, Louise Dupin redonne son faste au château. Elle y tient salon et s’entoure de l’élite des écrivains, scientifiques et philosophes, tels que Montesquieu, Voltaire ou Rousseau. Elle sauvera Chenonceau lors de la Révolution.
En 1864, Marguerite Pelouze, issue de la bourgeoisie industrielle, achète le château et dépense une fortune à le restaurer comme à l’époque de Diane de Poitiers. Une sombre affaire politique cause sa ruine et entraîne la vente de Chenonceau à plusieurs reprises jusqu’en 1913, où il devient propriété de Gaston Ménier, héritier de l'entreprise Chocolat Ménier).
Lors de la première guerre mondiale, sa belle-fille, Simonne Ménier, infirmière major, administre l’hôpital installé dans les deux galeries du château, transformées et équipées au frais de sa famille. Quelque 2 254 blessés y seront soignés jusqu’en 1918.
Depuis cette date, le château est resté propriété de la même famille.
Aujourd'hui, Laure Ménier en est le conservateur. Elle est à l'origine d'un vaste programme de restauration du château entre 2009 et 2012.
L'église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste, située place de la mairie, est inscrite au titre des monuments historiques par un arrêté du 6 mars 1947.
Edifiée au XIIe siècle, dont témoigne le chevet semi-circulaire éclairé par trois baies en plein cintre, elle se distingue aussi par son portail ouest Renaissance surmonté de trois niches à coquilles.
La nef, bénite le 25 septembre 1515, passe pour avoir été entièrement reconstruite à la demande de Thomas Bohier et Katherine Briçonnet alors propriétaires du château.
Mais la découverte d’un petit appareil de moellons avec rang de tuiles intercalées, comparable à ce que l’on observe aux nefs des églises du Xe et XIe siècle de la région, laisse voir aussi une église fort ancienne, dont une partie des murs de la nef est antérieure au XIIe siècle.
Les fonts baptismaux, classés monuments historiques en 1908, sont donnés par Catherine de Médicis à la paroisse, entre 1560 et 1589.
En 1865-66, Marguerite Pelouze aide la commune à restaurer l’église (dallage, toiture). Elle commande l’hôtel majeur et son tabernacle, réalisés en pierre de Lourdine, issue des carrières situées près de Poitiers. Les murs du chœur reçoivent un décor peint à la cire et la voûte peinte en bleu foncé est parsemée d'étoiles dorées. Son mauvais état a sans doute justifié son élimination en 1869, date à laquelle tous les murs intérieurs sont repris.
L’église conserve deux tableaux : La Vierge au chapelet, dite aussi Vierge à l'enfant, l'une des nombreuses copies de Murillo, mise en dépôt auprès de la commune par le musée du Louvre en 1859 ; et l'Adoration des Mages, inscrit au titre des monuments historiques en 1974, et dont l'histoire n'est pas connue.
L’église se visite librement tous les jours.
La Maison dite des Pages de François Ier
Inscrite au titre des monuments historiques en 1926, son décor de façade sur rue est à rapprocher de celui de la façade Renaissance du manoir Thomas Bohier de Saint-Martin-le-Beau. Modernisé au cours de la première moitié du XVIe siècle, ce logis semble être plus ancien. C’est ce que suggère la tour d’escalier polygonale, hors-œuvre, située sur la façade sud.
La mairie-école
Le XIXe siècle voit en France le progrès de la scolarisation servi par les lois Guizot et Falloux : les communes se doivent d’entretenir au moins une école primaire.
Chenonceaux ouvre sa première école dans une maison louée en 1860, puis achète un bâtiment en 1874 pour y installer provisoirement l’école.
Le projet de construction d’un bâtiment mairie et école trouve son origine dans la loi promulguée le 1er juin 1878, obligeant les communes à acquérir et installer des maisons écoles.
Le conseil municipal, en séance du 24 novembre 1878, lance le projet de construction d’une maison d’école mixte et d’une mairie. L’architecte tourangeau Gasse est retenu. Quatre années sont nécessaires pour cette construction. Les travaux s’achèvent en novembre 1882.
Sur les plans, un bâtiment central abrite la mairie et le logement de l’instituteur. Celui-ci communique à l’arrière avec l’école des garçons. À gauche se trouve l’école des filles avec le logement de l’institutrice, qui correspond actuellement à l’agence postale communale.
Des murs séparent cour et préau des écoles de filles et de garçons, mais aussi le jardin de l’instituteur de celui de l’institutrice.
Aujourd’hui, les bâtiments ont gardé leur disposition d’origine. Seules les destinations ont changé. Les murs de séparation école de filles et école de garçons ont été ouverts. Une partie de ces murs demeure, protégée dans le cadre du PLUI et de la protection des éléments du patrimoine.
La maison de garde-barrière
Construite en 1877, ses fenêtres à meneaux et lucarnes gothiques rappellent l’architecture du château. Cette petite maison de garde-barrière appartenait à la Compagnie des Chemins de fer d’Orléans. Elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques en 1984.
Le lavoir
Établi sur le ruisseau de la Fontaine de la Roche, alimenté par une source, le lavoir se situe à proximité de caves troglodytiques. Il est formé d’un bassin rectangulaire de 2 mètres de largeur divisé en trois bacs par quatre barrages en maçonnerie.
L’eau du ruisseau pénètre dans ce bassin et passe d’un bac à l’autre par une échancrure sur chaque barrage. L’ouvrage hydraulique présente des bondes de fond pour vider et nettoyer les parties du bassin. Le débit du ruisseau n’excède pas un demi-litre par seconde, mais peut être décuplé. L’eau en excès s’échappe latéralement par un caniveau qui la conduit par un tuyau souterrain, à l’aval du lavoir, dans le ruisseau.
Le long du lavoir du côté du levant, la plateforme en pierre de taille de Pontlevoy est l’endroit où les femmes se retrouvaient pour faire la lessive. D’après la consultation des archives départementales, il était à ciel ouvert.
La Renaudière
Cette imposante demeure de briques rouges et de pierres de Bourré, située au cœur du village, fut pendant quinze ans la demeure du Dr Pierre-Fidèle Bretonneau, homme de médecine, passionné de botanique, d’horticulture et de viticulture.
Son épouse Marie-Thérèse Adam, liseuse de madame Dupin, propriétaire du château de Chenonceau, acquiert cette propriété du Beugnon, où elle possède une ferme et des vignes. L’ensemble s’étend sur quatre hectares et demi, ce qui en fait la propriété la plus vaste du bourg. Le Dr Bretonneau trouve la demeure ancienne trop petite et entreprend de construire de nouveaux bâtiments autour. Il dirige lui-même les travaux. La construction, achevée en 1802, devient une spacieuse et élégante maison de douze pièces.
Aujourd’hui, sous sa nouvelle dénomination "la Renaudière", la demeure a conservé la disposition de 1802. Son parc est encore orné d’arbres bicentenaires plantés par le Dr Bretonneau.
Le monument aux morts
Le monument aux morts se trouve dans le cimetière de la commune, emplacement choisi par le conseil municipal le 1er février 1920.
Il s’agit d’un obélisque au sommet duquel figure le coq gaulois. Attribut républicain, symbole païen très populaire sous la IIIe République, et véritable image d’Epinal, le coq gaulois représente la patrie.
Une tête de poilu de profil est sculptée en bas-relief sur la face principale.
Deux palmes et une croix de guerre en fonte complètent les ornements.
L’édifice présente une mention gravée, particulière : "A la glorieuse mémoire des enfants de Chenonceaux et des militaires décédés à l’hôpital du château morts pour la France", évoquant les soldats décédés qui ont été accueillis dans le château transformé en hôpital.
À Chenonceaux, "enfants" et "habitants" sont cités conjointement, une dédicace unique en Pays Loire Touraine.
Les pompes à eau
Au cœur du Parc aux pivoines, deux pompes sont à découvrir. La pompe à chaîne, dite pompe chapelet, très répandue dans le département du Loiret, est rare en Indre-et-Loire. Une Gomy-Garnier subsiste à Chenonceaux : elle provient de Châteauneuf-sur-Loire et est antérieure à 1886.
La pompe horticole en fonte ouvragée, située à côté de la poterie Agny, est estampillée Honnet-Bonroy, à Bléré, ferblantier mentionné dans l’annuaire Arrault de 1910.
Pour en savoir plus sur l’inventaire général du patrimoine culturel, la Région Centre-Val de Loire publie : Bléré en vallée du Cher, Chenonceau et ses environs (144 pages, 388 illustrations, 27€ en librairie ou auprès du Pays Loire Touraine).
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L'inventaire général du patrimoine culturel recense, étudie et fait connaître le patrimoine architectural et mobilier de la région Centre-Val de Loire. La commune de Chenonceaux est versée à l'Inventaire depuis début mars 2020.
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